Sa démarche expérimentale la mène vers des contrées peu ou pas explorées, vers des paysages sensoriels faits de multiples strates entre surface et profondeur, visible et invisible, formel et informel. Un peu comme dans un rêve finalement, mais au cœur d’un dispositif bien réel construit à partir de lumières manipulées en direct, créant alors ombres, trous noirs, gouffres mais laissant aussi apparaître des figures instables et à contre-courant de notre « normalité ». Distordre. Brouiller. Désorienter. Déplacer les repères. Car c’est bien de cela dont il s’agit : nous conduire dans un chaos sonore, semer le trouble et dans ce brouillard laisser venir le singulier, ce qui ne correspond à aucun modèle et refuse l’ordre établi. Et si nous nous arrêtions un instant afin d’envisager que l’étrange, loin d’être l’exception, puisse être au contraire une nouvelle règle de notre actuel rapport au monde ? Une pensée tellement à contre-courant…
La Nuit manquante#1 est un solo. Suivront un duo puis un projet collectif qui interrogeront la rencontre. Non plus un seul corps explorant ses forces fondatrices (primitives et archaïques), mais plusieurs entrant en confrontation. Pour l’heure, nous sommes invités à assister à une « plongée en soi » vertigineuse avec cette danse d’Hélène Rocheteau faite de vibrations, tensions et relâchements, sursauts, immobilismes, torpeurs et retours à soi. Un corps exultant, déversant toute sa mémoire sur le plateau et happant ainsi le spectateur présent à la cérémonie (rituelle ?). De ces moments quasi impossibles à raconter tant ils touchent au sensible… A vivre donc ! Promenons-nous dans Les Nuits Bleues et laissons sortir les monstres.
> Lieu : L’Usine à Tournefeuille
> Retrouvez l’interview de Mathieu Maisonneuve directeur de l’Usine